PJ HARVEY - LET ENGLAND SHAKE
Voici mes traductions de l'album Let England Shake de PJ HARVEY...
Voici mes traductions de l'album Let England Shake de PJ HARVEY...
Laisse l'Angleterre trembler
L’Ouest dort. Laisse l'Angleterre trembler
lestée par le mort silencieux.
Je crains que notre sang ne se soulèvera plus.
Les jours où l’Angleterre dansait sont révolus.
Encore un jour où, Bobby, tu peux venir chez moi
Pour me dire que l’indifférence a gagné.
Tu peux bien rire Bobby, avec ta belle bouche
Range tes problèmes et dirige toi
vers la fontaine de la mort
& éclabousse, fais des aller-retours à la nage
& rigole bien fort,
jusqu’à ce que le jour s’achève,
& que les oiseaux se taisent sur leurs branches
& que les insectes se croisent dans les buissons,
& que le long des lacs enchanteurs
de grosses pierres tombent.
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Istanbul (not Constantinople) - Four Lads
samplé pour les prestations live de "Let England Shake"
La seule rose encore en vie
Foutus Européens !
Raccompagne-moi vers Angleterre
& sa brume grise, dégout humide ancestral,
qui se pose derrière les montagnes,
& sur les cimetières, et sur les défunts capitaines au long cours.
Laisse moi traverser les ruelles puantes
Vers la musique aux rythmes enivrés
Après la Tamise, brillant comme de l’or
Vendue à la hâte pour trois fois rien.
Laisse moi contempler la nuit qui tombe sur la rivière,
la lune qui apparaît et qui se change en argent
le ciel qui se transforme,
l’océan qui devient un miroir,
La haie qui s’agite,
La seule rose encore en vie qui tremble.
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Le glorieux pays
Comment a-t-on labouré notre glorieux pays ?
Pas avec les charrues de fer ;
Des tanks ont labouré et piétiné notre glorieux pays.
Que sème-t-on sur notre glorieux pays ?
Pas de blé ni de maïs.
Qu’accorde-t-on à notre glorieux pays ?
Et quel est le fruit glorieux de notre pays ?
Ce fruit est un enfant malformé.
Et quel est le fruit glorieux de notre pays ?
Ce fruit est un enfant orphelin.
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Ces mots qui incitent au meurtre
J’ai vu et fait des choses que je veux oublier ;
Les soldats se voient comme des morceaux de viande,
Explosés et fusillés au delà de leurs convictions
Leurs bras et leurs jambes étaient dans les arbres.
J’ai vu et fait des choses que je veux oublier ;
De retour d’une autre planète,
Mourant d’envie de voir le visage d’une femme
Ou de me reposer au son du piano
Au lieu de ces mots qui marquent le pas,
Ces mots qui incitent au meurtre.
J’ai vu et fait des choses que je veux oublier ;
Un Caporal-chef , les nerfs à vif
Grimpant farouchement, au crépuscule,
Alors qu'un essaim de mouches assaillit tout le monde
une mort lente, puant tout autour du sommet,
la chair qui frémit sous la chaleur.
C’était encore autre chose.
J’ai bien peur de ne pas pouvoir l’expliquer.
Ces mots qui incitent au meurtre.
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Accords à l'Autoharp : E7, A7-GMaj-D7 / Dm,GMaj-Gm
Tout et tout le monde
On trouvait la mort partout,
dans l’air
et dans les sons
qui s’échappaient des buttes
de la crête de Bolton.
La mort était comme une ancre.
Quand tu t’es roulé une cigarette
ou que tu as fait une blague,
elle était dans les rires
et l’eau que tu vennais de boire,
elle s’approchait de la plage
telles les cordes des vedettes,
jetées à la mer et se répandant tout autour de nous.
On trouvait la mort dans une vielle forteresse,
criblée de millions de balles
provenant des artilleurs, attendant au milieu des cadavres
avec les cœurs menaçant de sortir de leur boîte,
comme nous avancions sous le soleil
la mort se trouvait en tout et en tout le monde.
On trouvait la mort suspendue dans la fumée et résonnant
sur 400 hectares de front de mer souillé.
Un banc de terre rouge, qui filtrait la mort
maintenant, et maintenant, et maintenant.
On trouvait la mort partout,
Dans l’air
et dans les sons
qui s’échappaient des buttes
de la crête de Bolton.
La mort était comme une ancre.
On trouvait la mort sous un soleil de plomb
Posant son œil sur nous tous.
Elle faisait craquer les os de ces cavaliers
Qui s’étendent encore là-bas à l'air libre.
Comme nous, avançant sous le soleil
chantant « La mort sur tout et tout le monde ».
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Sur la colline aux cuirassés
L'odeur de thym portée par le vent,
qui fouette ton visage te rappelle
Que la nature a encore gagné
Sur la colline aux cuirassés les tranchées se sont effondrées,
Un profond dégout persiste,
Encore maintenant, après 80 années.
La nature cruelle.
Le pays se retourne vers ce qu’il a toujours été.
L’odeur du thym portée par le vent.
Les montagnes dentelées, saillantes,
brisées comme les dents d’une bouche pourrie.
Sur la colline aux cuirassés j’entends le vent,
Qui annonce « La nature cruelle a encore gagné ».
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L’Angleterre
Je vis et je meurs
pour l’Angleterre.
Je vis et je meurs
pour l’Angleterre.
Elle dégage
la tristesse.
Elle laisse un goût,
amer.
Les remèdes
n’ont jamais été,
des remèdes,
à ma portée.
Je ne peux pas continuer dans cet état.
Je ne peux pas à partir.
Un vin aigre,
Amer
Provenant des
déchets des nations.
Angleterre,
J’ai recherché ta source,
mais les gens stagnent avec le temps
Comme l’eau ou l’air.
Sans relâche, en te restant à jamais fidèle,
l’Angleterre,
est tout ce à quoi je m’accroche.
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Dans les endroits obscures
On s’est réveillé tôt,
on s’est lavé le visage,
on a arpenté les champs
mis les croix en évidences.
On a traversé
ces maudites montagnes,
on est allés vers l’enfer,
et certains d’entre nous sont revenus,
et certains d'entre nous y sont restés.
Dans les champs et dans les forêts,
au clair de lune et sous le soleil
un autre été s’est écoulé,
et pas un homme n’est apparu,
pas une femme n’a révélé
les secrets de ce monde.
C’est ainsi que nos jeunes hommes se cachent
avec des armes, dans la poussière
et dans les endroits obscures.
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Des branches amères
Des branches amères qui se déploient.
Il n’y a rien de plus amer que le bois.
Il pousse dans ce monde pure,
Enroulant ses racines, un essaim d’abeilles,
Qui s’enroule autour des pieds des soldats
Des soldats, se tenant alignés,
Sous la terre humide
Tenant leur fusil bien haut.
Tenant leurs femmes
aux mains pures.
Garder la lunette en l’air pour voir.
Garder la lunette en l’air pour voir à travers ;
des soldats restant en formation,
tenant leur fusil bien haut.
Leurs femmes encore jeunes, de leurs mains pures
dessinent un au revoir.
Leurs armes sont comme des branches amères
se déployant sur ce monde pure.